Les conséquences économiques de l’épidémie de COVID-19 commencent à pouvoir être chiffrées. Elles préfigurent la pression sur les emplois. L’exemple du secteur du tourisme illustre la première phase de l’impact pour ce secteur.
DES ENTREPRISES DU TOURISME SE TROUVENT FACE À LA CHUTE BRUTALE DE LEURS ACTIVITÉS
Les « Entreprises du Voyage » et le SETO[1], représentant les agences de voyages et les tours-opérateurs, font à des baisses d’activités historiques, suite aux décisions individuelles et professionnelles et administratives, dues à l’épidémie de COVID-19[2].
Le secteur du voyage vient de chiffrer la baisse de ses activités, au mois de février.
- Le voyage d’affaires a subi une baisse de commande de -40%[3].
- Les agences organisatrices de séminaires et congrès enregistrent l’annulation de nombreux salons et manifestations (relayée par les médias), ainsi que l’absence de commande.
- Les tour-opérateurs constatent une baisse de l’activité de près de -25% sur février. Sur la dernière semaine, la diminution est de 60%. Ils prévoient une grande quantité d’annulations et de reports sur les commandes déjà enregistrées.
- Le nombre de réservations la dernière semaine de mai est de -60% sur les destinations asiatiques et de -45% sur l’ensemble des autres destinations.
- Les agences réceptives[4] ont constaté la disparition de la clientèle chinoise et une baisse significative des autres clientèles.
- Les voyages scolaires et linguistiques, donc à l’étranger, sont touchés par les interdictions de voyager émises par le Ministère de l’Education nationale[5].
Cette baisse d’activité devrait durer plusieurs mois, selon le temps de l’épidémie estimé à ce jour, et ensuite à cause d’un effet retard et de la situation de santé dans divers pays étrangers plus sensible.
UNE MENACE PÈSE À COURT TERME, PUIS DANS LA DURÉE, SUR LES EMPLOIS DANS LE SECTEUR DU TOURISME
Plusieurs centaines de TPE, PME et même de grands groupes se trouvent menacés par les effets induits par la crise sanitaire.
Il en découle des risques sociaux importants pour un secteur qui emploie directement de l’ordre de 35 000 salariés dans environ 3 000 entreprises, sans compter les effectifs des prestataires.
Les mesures d’urgence demandées par les organisations professionnelles, EdV et SETO[6] (suspension des cotisations patronales, chômage partiel simplifié, fonds de secours…), si elles sont bien prises en compte par le gouvernement, ne peuvent au mieux qu’amortir l’impact, dans la mesure où la crise s’inscrit dans la durée.
[1] SETO ou Syndicat des Entreprises du Tour Operating
[2] Coronavirus : EdV et SETO alertent les pouvoirs publics – 05/03/20 – https://www.entreprisesduvoyage.org/coronavirus-edv-seto-alertent-pouvoirs-publics/
[3] Ce phénomène s’accentue compte tenu des politiques de voyage des entreprises clientes qui interdisent à leurs collaborateurs de se déplacer quelle que soit la destination.
[4] Une agence réceptive est une agence qui dans le pays d’accueil, organise des excursions, des séjours et des circuits pour des touristes.
[5] Il n’y a pas de possibilité de proposer des reports, car l’activité réalisée entre février et juin représente 80% du CA annuel.
« La situation a été par ailleurs particulièrement aggravée suite à une lettre émanant du Ministère de l’Éducation Nationale, qui laisse entendre aux chefs d’établissements qu’ils sont en droit de réclamer le remboursement total des frais engagés, quel que soit le lieu de destination du voyage prévu » – UNOSEL
[6] « La suspension du paiement des charges sociales patronales pendant la durée de la crise, un recours simplifié à l’activité partielle pour toutes les entreprises du secteur, un fonds de soutien financier et de redémarrage de l’activité via la BPI, Une consultation des professionnels avant toute prise de décision et toute communication ayant un impact sur les voyages et le tourisme. » Communiqué du 5 mars 2020
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