POLE EMPLOI DÉMARRE UN NOUVEL ACCOMPAGNEMENT INDIVIDUEL POUR UN PUBLIC CIBLE
Depuis avril, Pôle emploi met en œuvre un nouveau dispositif dénommé : « Equip’emploi ». Il bénéficiera d’un cofinancement par le FSE (Fonds Social Européen).
Cette campagne spécifique concerne 66 agences qui ont au moins 35% de leur public composé de résidents en Quartiers prioritaires de la ville (QPV).
Les chômeurs éligibles à ce nouveau dispositif sont :
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Des résidents en Quartiers prioritaire de la ville (QVP),
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Des demandeurs d’emploi de longue durée (DELD),
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Des bénéficiaires des minima sociaux (RSA…), ou
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Des bénéficiaires de l’obligation d’emploi des travailleurs handicapés.
Un millier de conseillers à l’emploi devraient être mobilisé sur cette opération avec des conseillers entreprises[1]. Ces conseillers disposent de « portefeuilles de demandeurs d’emplois réduits » pour disposer d’un temps d’accompagnement supérieur à la moyenne.
Pôle emploi cible un « parcours intensif de douze mois », « avec un rythme de contacts soutenu ». La priorité repose sur la multiplication des mises en situation professionnelle liée aux contacts avec les entreprises.
« Les conseillers Pôle emploi s’appuient sur les partenariats locaux initiés avec les entreprises du territoire, en collaboration constante avec les agences d’un même bassin afin d’élargir la zone de recherche d’emploi et augmenter les opportunités de recrutement. » Pôle emploi.
Le suivi peut se poursuivre après l’entrée en formation ou la reprise d’un emploi. Une dimension de recherche des publics concernés devrait être développée localement « au-delà des agences Pôle emploi »[2].
MAIS LE CIBLAGE DE CETTE ACTION APPARAIT ASSEZ ARBITRAIRE ET TOURNE LE DOS A UNE APPROCHE GLOBALE D’ACCOMPAGNEMENT DES CHÔMEURS.
Ce dispositif ciblé s’inscrit dans la suite des actions existantes de Pôle emploi, même s’il tend à mieux se cadrer.
Son ciblage est inspiré par la logique de la politique européenne, induite par les règles de financement FSE.
Son ciblage pose un certain nombre de problèmes récurrents pour plusieurs raisons.
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La liste des Quartiers prioritaires de la ville (QPV) a été réduite, depuis plusieurs années, de manière arbitraire pour des raisons financières. De nombreux quartiers populaires ne bénéficieront pas de cette action.
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La réduction de cette action à 66 agences seulement sur 850 apparait très réductrice et inégalitaire par rapport à de nombreux chômeurs.
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De nombreux chômeurs (DELD, RSA, etc.) ne profiteront pas de cette action.
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Etc.
En résumé, l’action apparait bonne sur le principe et rend aux conseillers une vraie capacité d’intervention vis-à-vis de chômeurs et des emplois. Mais le public bénéficiaire apparait beaucoup trop limité par rapport à la réalité des besoins sociaux, probablement pour des raisons de financements.
[1] Il s’agit de « faire travailler de concert les différents experts de Pôle emploi avec les acteurs locaux (entreprises et centres sociaux, par exemple). Un lien étroit qui permet d’être au plus proche du tissu local et de la réalité du terrain. » (Pôle emploi).
[2] « Les conseillers travaillent régulièrement « hors les murs » et vont à la rencontre des publics qui, traditionnellement, se déplacent peu en agence. Un travail au plus près des besoins de chaque territoire et qui permet de détecter les personnes ayant besoin d’un accompagnement intensif. »
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