L’ÉVOLUTION DU NOMBRE DES EMPLOIS RESTE ENCORE INCERTAINE POUR LE SECOND SEMESTRE 2021.
Une part des secteurs devrait redémarrer au niveau des emplois en 2021 et une autre part demeurer contractées dans l’immédiat.
Selon les prévisions de l’OFCE[1], le taux de chômage pourrait être compris entre 8,7% et 9,4% à la fin d’année 2021.
Ces prévisions de taux de chômage paraissent optimistes, à de nombreux observateurs.
La complexité à prévoir provient de la diversité des prévisions d’évolution des emplois. Elles sont très différentes selon les secteurs et les métiers.
Ceci rend assez incertain le total des prévisions sectorielles au niveau de leur rythme d’évolution et de leur résultat final au courant de l’année 2022.
La situation est issue de deux grands constats :
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D’un côté, une grande majorité des emplois n’ont pas été touchés par les mesures prises dans le contexte de la crise sanitaire (hors la période de fermeture au printemps 2020), ou il l’ont été de manière assez marginale pour une part de leurs activités.
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De l’autre, environ 15% des entreprises[2] ont été touché soit par la mobilisation des fermetures débouchant sur de l’activité partielle (salariés en CDI et en CDD longs), soit par le non renouvellement des contrats courts[3]. L’effet diffère fortement selon le type d’entreprises et d’activités.
LE CUMUL DE CES DEUX TENDANCES, ÉCONOMIQUE ET EMPLOI, DÉBOUCHE SUR UNE ÉVOLUTION GLOBALE INCERTAINE A UN RYTHME DIFFICILE A PROGRAMMER.
L’évolution des effectifs salariés, issu du repli de la crise 2020-2021, répond à la fois à :
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La lenteur de la reprise des activités, suite à leur réouverture progressive sur plusieurs mois,
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La régulation des effectifs, suite aux conclusions de la période de crise, dans de nombreuses entreprises.
L’effet réel des mesures exceptionnelles du Plan de relance en faveur de l’emploi (nombre d’apprentis, prime à l’embauche, nombre de contrats aidés, etc.) restera à déterminer plus précisément, mais a priori faible.
Même les prévisions optimistes considèrent que le chômage devrait augmenter, malgré tout, en 2021[4].
LE RETOUR EN EMPLOI DES SALARIES, QUI EN ONT ÉTÉ EN CHÔMAGE PARTIEL, A TEMPS PARTIEL OU TEMPS PLEIN, DURANT LA PÉRIODE DE CRISE, N’EST PAS ENCORE CONNU.
La donnée conditionne la suite :
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Soit un retour en emploi à temps plein,
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Soit la perte d’emplois, sous une forme ou une autre (licenciements, départs, formations, etc.),
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Soit une permanence d’un chômage à temps partiel dans la durée (pour une population faible, comme dans l’aviation et l’automobile).
Ce mouvement serait lié en partie au retour d’actifs, s’étant retirés du marché du travail pendant la crise (par défaut d’opportunité depuis 2020 ou par peur de la situation), qui contrebalancerait le faible effet positif de la reprise de l’emploi sur la dynamique du chômage.
LA CONSOMMATION LIÉE A L’ÉPARGNE ACCUMULÉE DURANT LA CRISE RESTE INCERTAINE.
La consommation liée à l’épargne accumulée durant la crise donnera lieu à une consommation, basse ou haute, de l’épargne accumulée (estimation de 160 milliards d’euros).
Difficile de prévoir la consommation au second semestre 2021, mais elle conditionne, pour une part, la croissance de l’activité.
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La progression de l’activité pourrait se situer entre 4,3% et 6% en 2022.
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Le taux de chômage selon le cas serait entre 8,7% et 9,4%.
A fin 2021, le nombre d’emploi resterait inférieur à celui de la fin 2019, de l’ordre de de -260 000 emplois (229 000 emplois salariés et -36 000 emplois non-salariés).
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Le taux de chômage en France va rester à un niveau très élevé en 2021, donc la question de l’emploi semble devoir être l’un des enjeux de la campagne électorale de 2022.
[1] Cet article s’appuie sur l’analyse de la conjoncture économique française et internationale réalisée par le département Analyse et Prévision de l’OFCE au printemps 2021. https://www.ofce.sciences-po.fr/pdf-articles/actu/OFCEpbrief89vf.pdf
[2] Appartenant principalement de sept secteurs.
[3] « Le nombre d’heures d’activité partielle indemnisables est ainsi estimé par la Dares à 2,5 milliards d’heures sur l’ensemble de l’année 2020 (7% des heures salariées travaillées en 2019, à mettre en regard de la baisse du PIB de 8,2% en 2020), pour un montant total d’indemnisations de 26 milliards d’euros. »
[4] « Le retour des actifs s’étant retirés du marché du travail pendant la crise contrebalancerait l’effet positif de la reprise de l’emploi sur la dynamique du chômage. »
Le nombre de chômeurs augmenterait de 213 000 sur l’année 2021 (et de 159 000 depuis la fin 2019) et le taux de chômage atteindrait 8,7% fin décembre.
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