De nouvelles mesures en faveur de l’insertion ont été annoncées pour renforcer les solutions déjà offertes en faveur de la mobilité des actifs pour accéder à l’emploi ou à la formation[1].
Ces mesures d’insertion s’adressent à des travailleurs qui rencontrent des difficultés particulières (personnelles ou locales).
Il existe bien des situations ou l’absence de mobilité pose problème, mais leur estimation ne semble pas évidente[2] car les motifs sont divers :
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Factuels : absence de véhicules pour rejoindre son lieu de formation ou de travail, problème de financement du permis de conduire, etc., ou,
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Psychologiques : manque de confiance dans sa capacité à se déplacer, appréhension à prendre les transports en commun, difficulté à prendre un billet de train, méconnaissance des solutions de transports sur son territoire, etc.
Des territoires peu desservis sont particulièrement concernés comme certains territoires ruraux ou d’anciens territoires industriels.
Le Gouvernement cible plusieurs mesures :
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Installation de nouvelles « plateformes mobilité »[3], pour les demandeurs d’emploi, dans les zones non encore pourvues.
« Ces nouveaux lieux d’accueil et d’accompagnement à la levée des freins liés à la mobilité permettront d’informer, d’orienter et d’accompagner les personnes en recherche d’emploi vers les solutions adéquates ».
« Un demandeur d’emploi ou toute personne éloignée de l’emploi se verra proposer par son conseiller Pôle emploi, ou le travailleur social qui le suit, un diagnostic mobilité et un accompagnement spécifique par une plateforme mobilité jusqu’au retour à l’autonomie. »
Des moyens seront attribués à Pôle Emploi et à des Conseils départementaux[4] pour ces missions.
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Accompagnement de « 20 000 personnes éloignées de l’emploi, demandeurs d’emploi et bénéficiaires du RSA pour diagnostiquer et lever les freins à la mobilité », avec 10 M€ pour financer les 20000 prestations dont 4 M€ pour Pôle emploi et 6 M€ pour les conseils départementaux, dans le cadre des conventions de lutte contre la pauvreté et d’accès à l’emploi.
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Soutien à des structures de l’IAE (insertion par l’activité économique), porteuses de projets de mobilité solidaires[5], pour accompagner leurs salariés potentiels, afin de « multiplier les solutions de location et réparation de voitures ou de deux-roues à prix accessible, d’autopartage et de mise à disposition de véhicules, de formation et d’accompagnement »[6].
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Renforcement du « micro-crédit mobilité » pour financer l’acquisition d’une voiture ou d’un deux roues, le permis de conduire ou l’assurance automobile[7], en complément des autres aides disponibles pour les demandeurs d’emploi, notamment celles de Pôle emploi et des missions locales.
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Soutien à la mobilité résidentielle, pour poursuivre la démarche entreprise par Pôle emploi, depuis 2019, pour accompagner les demandeurs d’emploi qui le souhaiteraient dans une mobilité résidentielle vers une zone d’emploi en tension[8] (à partir de septembre 2021).
Le budget annoncé pour ces mesures devrait être de 70 M€ en 2021[9].
La mesure des résultats concrets de ces efforts gagnera à être bien précisée.
[1] Stratégie nationale de prévention et de lutte contre la pauvreté 28/05/21 – https://travail-emploi.gouv.fr/IMG/pdf/flyer_mobilites_inclusives_2021.pdf
[2] « En France près de 7 millions de personnes connaissent des difficultés à se déplacer, soit environ 20% de la population en âge de travailler. 28% des personnes en insertion professionnelle abandonnent leur emploi ou leur formation pour des raisons de mobilité. » – Communiqué du ministère
[3] 34 plateformes mobilité créées en 2021 dans les zones non encore pourvues.
[4] Mise en place de la mesure dès 2021, dans le cadre des conventions entre l’État et les Départements qui le souhaitent.
[5] « Avec les mesures de mobilité solidaire, toutes les personnes éloignées de l’emploi qui se heurtent à des problèmes de mobilité pourront se voir proposer un accompagnement, une solution pratique et une solution de financement pour retrouver une autonomie pour se déplacer. » – Communiqué du ministère
[6] « 150 projets « mobilité » ont été conventionnés pour 5 M€ au mois de janvier 2021 dans le cadre du plan de relance pour l’inclusion avec des structures d’insertion par l’activité économique et des entreprises adaptées. Ils s’accompagnent de la création de 800 emplois dans le secteur.
Pour poursuivre cette dynamique d’investissement et répondre rapidement aux besoins, l’appel à projets qui a été lancé par le ministère du Travail, de l’Emploi et de l’Insertion en avril dernier consacre 12,5 M€ à soutenir des projets de mobilité solidaire (dépôt des projets attendu pour le 15 juin). » – Communiqué du ministère
[7] « L’Etat augmente de 50% le montant de sa garantie pour augmenter le nombre de micro-crédits destinés à lever les freins à la mobilité des personnes les plus précaires (qui n’ont pas accès au crédit classique). Cela permettra d’effectuer 26 000 prêts par an environ pour acquérir/réparer une voiture ou un deux roues, financer le permis de conduire ou l’assurance auto. » – Communiqué du ministère
Mise en œuvre en mars 2021 en lien avec la Caisse des dépôts, la BPI, les banques, l’UNAF, les CCAS, les Points conseil budget.
[8] « Accompagnement des candidats dans leur projet de de mobilité, entretiens individuels, ateliers, mise en relation avec les entreprises en recherche de salariés, aide à l’installation dans le territoire d’accueil, avec un budget de 1 M€. »
[9] Les aides financières à la mobilité proposées par l’état sont répertoriées :
- Pour les jeunes : sur la plateforme #1jeune1solution https://www.1jeune1solution.gouv.fr/ la Boussole est un calculateur d’aides
- Pour les demandeurs d’emploi, sur le site de Pôle Emploi : https://clara.pole-emploi.fr/aides/type/aide-a-la-mobilite
- Pour des précisions sur le micro-crédit : https://www.france-microcredit.org
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