LE PLAN DE RELANCE SERA JUGE PAR SON EFFET SUR LA SITUATION DE L’EMPLOI
« Pour juger de la réussite du plan de relance, il n’y aura qu’un seul critère l’emploi » a déclaré le directeur général délégué de l’institut Ipsos.
Quelque soit le discours qui est tenu, l’indicateur de résultat sera le nombre de travailleurs, de tous types, en postes et la proportion des actifs c’est-à-dire le taux d’emploi au 31 décembre 2021 et à la mi 2022.
Le jeu politique impose des figures. La séquence qui s’ouvre montre que le gouvernement s’attache à la promotion des résultats du plan de relance 2020-2022 du gouvernement.
Cette communication a un caractère pré-électoral[1]. Elle intervient dans le délai légal où le gouvernement peut faire valoir son oeuvre, avant la période de 6 mois précédant les échéances de 2022.
LE PLAN DE RELANCE EST EN COURS.
Il porte sur des initiatives multiples, qui concernent,
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D’une part, des soutiens à l’économie (opérations de sauvetage des entreprises et des emplois existants) et,
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D’autre part, des projets d’investissements. Son avancement diffère selon les sujets, par conséquent la situation à ce jour reste floue.
Sa part européenne (40%) porte sur un calendrier plus long, donc les moyens arriveront plus lentement.
L’objectif du gouvernement consiste à engager 70% des crédits du Plan avant la fin 2021. Ce qui n’est pas joué et des engagements restent encore à valider…
Objectivement, il n’est pas possible aujourd’hui de dresser un bilan du Plan et moins encore de tenter d’en estimer les effets.
UN NOUVEAU PLAN D’INVESTISSEMENT DEVRAIT ÊTRE ANNONCE EN SEPTEMBRE.
Il semble devoir reprendre une part du Plan de relance (10 à 20 milliards d’euros) et y ajouter de nouveaux crédits (10 milliards).
Ce deuxième plan d’investissement serait a priori purement français.
Il porterait sur le prochain quinquennat. Il serait sans effet sur 2022.
Le constat que la production en France se trouve concentré à 85% sur seulement quatre secteurs : aéronautique, mode et luxe, santé et agro-alimentaire incite à la réflexion et conduit à souhaiter le développement d’autres secteurs.
« 85% de nos chaînes de valeur sont concentrées dans quatre secteurs, que sont l’aéronautique, le luxe, l’agroalimentaire et la santé ». Le ministre de l’économie.
La déclaration du président de la République à propos du Plan d’investissement a été la suivante :
« Après le travail et les consultations en cours, nous déciderons d’un plan d’investissement qui visera un objectif : bâtir la France de 2030 et faire émerger dans notre pays et en Europe les champions de demain, qui dans les domaines du numérique, de l’industrie verte, des biotechnologies ou encore dans l’agriculture, dessineront notre avenir. »
Le ministre de l’Économie doit désormais rendre ses propositions au président[2].
Ont été évoqué sept ou huit filières industrielles, parmi lesquelles : batteries, biotechnologies, décarbonation de l’industrie, hydrogène, nucléaire, santé, semi-conducteurs, etc.
L’AMBITION EST DE CRÉER DE TOUTES PIÈCES DE NOUVEAUX SECTEURS INDUSTRIELS EN FRANCE.
Ce plan devrait porter « à la fois dans les compétences humaines », et sur « le capital, dans les nouvelles technologies, dans les innovations de rupture ».
« Il faut juste savoir si nous maîtrisons un certain nombre de technologies qui feront les grandes puissances de demain ou si nous les abandonnons à la Chine ou aux Etats-Unis », a justifié le ministre de l’Économie.
En particulier, on cite la pénurie des semi-conducteurs freine certains secteurs industriels depuis des mois. Elle lié à une production très majoritairement en Asie.
Des projets importants déjà engagés dépendent du programme d’intérêt européen commun (PIIEC) peuvent être renforcés. D’autres projets pourraient bénéficier du Programme d’investissements d’avenir (PIA). Des filières de formation pourraient consolider les compétences pour accompagner les industries aidées.
Bercy préfère passer sous silence son objectif initial, annoncé à l’automne 2020, de créer 160 000 emplois en 2021 et 240 000 en 2022, ou de doper l’économie d’un point de PIB en dix ans.
DES DOUTES DEMEURENT SUR LE BIEN FONDE DE CE PLAN
Le plan d’investissement présente des faiblesses structurelles. Son montant du double de la part du plan de relance parait faible et la durée de mise œuvre incertaine. Les domaines évoqués sont flous dans le discours, par exemple : « Intelligence artificielle » ou « mécanique quantique » sont sans doute à préciser.
L’affichage européen semble tout à fait fallacieux. Pour prendre l’exemple des batteries électriques automobiles, chaque constructeur pose ses billes et les quatre projets existants en France sont isolés et insuffisants à nos besoins si nous fabriquons encore des autos !
LA CONCURRENCE DANS LA CONSTRUCTION D’INDUSTRIES NOUVELLES EN EUROPE EXISTERA ENTRE LES PAYS.
[1] « Près de 10 millions d’euros seraient mobilisés pour marquer les esprits, avec, notamment, des spots télévisés célébrant le premier anniversaire du plan. Objectif : mettre en avant les mesures pour l’emploi des jeunes, et faire savoir que les PME et les « territoires » ont bénéficié de mesures qui viennent renforcer la souveraineté du pays et sa réindustrialisation. » Le Monde
[2] « C’est le moment d’investir tout simplement parce que cette pandémie va rebattre les cartes des rapports de force mondiaux dans les mois, plus d’ailleurs que dans les années, qui viennent. » Le ministre de l’Economie.
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