La rentrée qui arrive va être l’occasion de découvrir progressivement les programmes politiques des candidats à l’élection présidentielles de 2022.
Cela sera l’occasion de s’intéresser tout particulièrement aux engagements évoqués en matière de travail, d’emploi, de formation, d’insertion, etc.
UN PLAN POUR UNE TRANSITION ÉCOLOGIQUE GÉNÉRATRICE D’EMPLOIS VIENT D’ÊTRE PROPOSE
Un candidat à la présidentielle, Eric Piolle, maire de Grenoble, vient ainsi de présenter un « Plan pour une transition écologique génératrice d’emplois et de justice sociale[1] » qui met au premier plan la question de l’emploi[2].
Ce candidat va participer à la primaire de désignation du candidat d’Europe Écologie les Verts (EELV).
Il propose : « un plan ambitieux, radical et pragmatique pour opérer les transformations nécessaires dans les domaines clefs de la transition écologique afin d’en tirer le meilleur parti pour l’emploi en France… ».
« L’ambition de ce plan pour sécuriser le changement est d’atteindre la neutralité climatique en 2045 et de générer près de 1,5 million d’emplois sur le quinquennat 2022-2027. »
L’objectif de création de près d’1,5 millions d’emplois sur cinq ans correspond à une moyenne de 300 000 créations d’emplois par an.
Ce rythme n’est pas aberrant au regard de certaines progressions annuelles de créations qui ont déjà pu être constatés. Mais dans le détail, le projet apparait complexe.
Ces emplois se décomposent entre emplois en soutien direct de la transition énergétique et emplois « dans des domaines clefs pour la justice sociale et écologique : santé, éducation, recherche, culture et justice ».
Ces emplois se décomposeraient en trois parts :
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171 000 seraient des emplois publics,
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630 000 des « emplois communs »[3]dans l’ESS,
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630 000 des emplois marchands (voir le détail par secteur[4].
Ces chiffres représentent le « nombre d’emplois nets » en comptant les suppressions et les créations d’emploi.
Les emplois dans les fonctions publiques seraient créés par l’État, les fonctions publiques territoriales et hospitalières[5].
Les 630 000 « emplois communs » seraient dans l’Économie Sociale et Solidaire (ESS) seraient des emplois aidés à 80% du salaire minimum.
Le salaire minimum doit selon le programme être relevé.
Les secteurs de ces emplois aidés sont précisés[6]
« L’État contribuera à hauteur de 80% du salaire minimum au financement de ces emplois communs dans le tiers secteur et les collectivités. »
MAIS DES EMPLOIS SERAIENT PARALLÈLEMENT SUPPRIMES PAR LES DÉCISIONS POLITIQUES QUI SERAIENT PRISES
Mais il faut prendre en compte les emplois qui seraient parallèlement supprimés par un certain nombre de décisions politiques portant sur les activités.
Ces suppressions de postes sont bien prévues dans le plan comme devant entrainer « la transformation ou la reconversion » :
« … nous proposerons une garantie d’emploi à toutes les personnes travaillant dans des secteurs économiques impactés par la transition et appelés à la transformation ou la reconversion (un emploi alternatif équivalent en termes de rémunération, responsabilités, localisation). »
Néanmoins, le nombre de ces suppressions est évoqué dans plusieurs points du programme de manière chiffrée.
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« 50 000 emplois issus de l’agriculture intensive sont appelés à la transformation ou la reconversion » (Point 1) ;
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« 80 000 emplois pourraient disparaître dans des secteurs trop polluants… » (Point 4) ;
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« 50 000 disparitions d’emplois dans le nucléaire, 5 000 dans le charbon et 20 000 dans le gaz » (Point 6) ;
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« L’industrie automobile devrait perdre 150 000 emplois, le fret routier 110 000 et l’aérien 12 000 d’ici 2030, soit 272 000 emplois appelés à disparaître.» (Point 8).
- Etc.
Cela correspond à la disparition annoncée de l’ordre de 500 000 emplois sur le quinquennat. Et suppose donc la création de près de 2 000 000 d’emplois.
[1] Une Certaine Idée de Demain – 17 août 2021 – www.unecertaineideededemain.fr
[2] « Bien accompagnée, cette inflexion volontariste de notre trajectoire sera une chance pour l’emploi et permettra de sortir du chômage de masse qui mine notre société depuis 40 ans. »
[3] Emplois communs : « Dans notre plan, cette dernière catégorie d’emplois réfère à des activités tournées vers la gestion et la préservation de biens communs indispensables à la vie collective (gestion locale de ressources naturelles, d’aménagements et d’espaces à usage collectif, services aux personnes…), souvent à l’initiative de collectivités, de coopératives, d’associations, de collectifs d’usagers. »
[4] Emplois marchands
Secteur | Emplois marchands | |
Agriculture | 30 000 | |
Océan | 5 000 | |
Forêts | 40 000 | |
Industrie | 100 000 | |
Bâtiments | 150 000 | |
Energie | 225 000 | |
Déchets | 10 000 | |
Mobilités | -70 000 | |
Education | 10 000 | |
Culture, sport et éducation populaire | 20 000 | |
Santé et médico-social | 50 000 | |
Commerce de proximité | 50 000 | |
Autres | 10 000 | |
Total | 630 000 |
[5] Emplois publics
Secteur | Publics |
Océan | 1 000 |
Forêts | 5 000 |
Mobilités | 2 000 |
Éducation | 35 000 |
Santé et médico-social | 80 000 |
Recherche | 9 000 |
Autres | 39 000 |
Total | 171 000 |
[6] Nombre d’emplois aidés sur 5 ans.
Secteur | Nombre d’emplois aidés |
Agriculture | 100 000 |
Océan | 10 000 |
Forêts | 30 000 |
Bâtiments | 10 000 |
Déchets | 50 000 |
Mobilités | 10 000 |
Education | 130 000 |
Culture, sport et éducation populaire | 100 000 |
Santé et médico-social | 170 000 |
Egalité Femme – Homme | 20 000 |
Total | 630 000 |
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