LA BAISSE DE L’ACTIVITÉ RESTE CONCENTRÉE SUR CERTAINS SECTEURS PROFESSIONNELS
En novembre, la baisse de l’activité reste concentrée sur certains secteurs et s’explique par la baisse des débouchés.
-
83% des salariés travaillent dans une entreprise dont l’activité est inchangée, ou en hausse, malgré la crise sanitaire, comme les deux mois précédents.
-
15% dans une entreprise dont l’activité a baissé, de moins de 50%.
-
2% des salariés travaillent dans une entreprise très fortement touchée : à l’arrêt complet ou en baisse d’activité de plus de 50%.
Parmi ces secteurs touchés, on compte :
-
La fabrication de matériels de transport est le secteur le plus touché avec des pertes d’activité de 49%[1]. La reprise de l’activité antérieure n’est pas attendue avant 6 mois par des entreprises qui occupent 45% des salariés[2].
-
L’hébergement-restauration, avec 38 % en baisse d’activité.
-
Les arts, spectacles et activités récréatives avec 35% en baisse d’activité, « et des perspectives assombries dans 36 % des cas, en hausse de + 6 points en un mois) » et
-
Les transports et l’entreposage, à hauteur de 30%.
LE NOYAU DUR DU CHÔMAGE PARTIEL SE MAINTIENT.
La conséquence de ces difficultés est que le noyau dur du chômage partiel se maintient. En novembre 2021, 380 000 salariés bénéficieraient de l’activité partielle[3]. Cela concerne donc 2% des salariés du privé
Après 400 000 en octobre 2021, on se trouve dans une quasi-stabilité[4] du noyau dur. Le nombre d’EQPT augmente de +2,4% en novembre (à 125 000).
La nouveauté réside dans la montée en charge du nombre de salariés qui bénéficient de l’Activité partielle de longue durée (APLD), en septembre, ils seraient 200 000, contre 140 000 un mois plus tôt[5].
Plus de la moitié du chômage partiel apparait donc structurel et stratégique.
« Dans près de la moitié des cas, les employeurs excluent totalement de licencier au cours des prochains mois pour motif économique, dans le cadre d’un PSE ou non. »
« De la même façon, début décembre, le dispositif des « Transitions collectives » est très rarement mobilisé ou envisagé. »
Le montant des indemnisations pour l’activité partielle pour 2021 dépassera le cap des 10 milliards d’euros.
LES DIFFICULTÉS DE RECRUTEMENT SE STABILISENT
« Le manque de personnel se stabilise mais demeure la principale difficulté rencontrée : 28% des salariés travaillent dans une structure qui déclare y être confrontée fin novembre.[6] »
Ce chiffre est très inférieur à celui avancé encore récemment par la Banque de France.
Les difficultés touchent :
-
Soit « un manque de candidats formés dans les métiers concernés »,
-
Soit « des candidats devenus plus exigeants en termes de conditions de travail », phénomène qui apparait croissant.
Selon cette enquête, les entreprises, pour faire face à des difficultés de recrutement, sont amenées à :
-
Modifier le profil des salariés qu’elles recrutent (58%),
-
Revoir à la hausse les salaires qu’elles proposent (39%),
-
Modifier les conditions de travail qu’elles proposent (24%).
On assiste à un retour à la normale après la période de confinement de 2020 qui passe par une certaine évolution du marché du travail entre offre et demande.
D’AUTRES DIFFICULTÉS DEMEURENT.
Les difficultés d’approvisionnement en matériaux restent difficiles dans 20% des cas, mais ce chiffre est stable.
Les mesures sanitaires jouent aussi sur les coûts et/ou la productivité[7] dans quelques secteurs. Il est significatif pour seulement 10% des effectifs (10% ou plus), mais en nette hausse dans l’hébergement-restauration.
[1] « Les entreprises concernées par une baisse d’activité de plus de 50% représentent 13 % des effectifs, après 2 % en octobre. »
[2] « Les perspectives demeurent très dégradées (bien qu’en léger recul par rapport au mois précédent, – 1 point. »
[3] Activité et conditions d’emploi de la main-d’œuvre pendant la crise sanitaire Covid-19 en novembre 2021 – Vue d’ensemble des résultats de l’enquête flash Acemo Covid – 23 décembre 2021. https://dares.travail-emploi.gouv.fr/sites/default/files/3a0c0e024e543875bbe468ad34d67aa8/Dares_Acemo-covid_Synthese_d%C3%A9cembre%202021.pdf
« Les réponses des entreprises à l’enquête Acemo-Covid et les demandes d’indemnisation déposées jusqu’au 12 décembre 2021 permettent d’estimer, de manière avancée et provisoire, le recours à l’activité partielle au mois de novembre 2021. »
[4] Toutes les estimations issues de l’enquête Acemo-Covid19 sont brutes, c’est-à-dire non corrigées des variations saisonnières. Ces estimations incluent l’activité partielle de droit commun et l’activité partielle de longue durée, ainsi que le dispositif d’aide exceptionnelle aux congés payés en vigueur en janvier, février et mars 2021. Ces estimations concernant l’activité partielle doivent être considérées avec prudence et sont susceptibles d’être révisées. Elles reposent sur des hypothèses concernant le comportement de recours à l’activité partielle des entreprises qui n’ont pas encore déposé de demande d’indemnisation.
[5] Du fait de la spécificité du dispositif et des entreprises qui y recourent, les estimations d’APLD nécessitent un délai d’observation supérieur à un mois.
[6] « Cette proportion se stabilise ce mois-ci, après avoir été orientée à la hausse depuis la fin de l’année 2020 (12% fin décembre 2020). »
[7] « Il est jugé modéré (moins de 10 %) dans 40 % des cas (+ 2 points) et significatif (10 % ou plus) pour 10 % des effectifs – globalement stable, mais en nette hausse dans l’hébergement-restauration. »
Pas de commentaire sur “Comment évoluent les activités du secteur privé ?”