IL EST INDISPENSABLE DE MIEUX COMPRENDRE LES CHERCHEURS D’EMPLOI
Des associations et organisations, dont Solidarités Nouvelles face au Chômage (SNC), se sont associées pour lancer une consultation auprès des personnes en recherche d’emploi.
Le but était de mieux comprendre, quels sont leurs attentes, leurs besoins et leurs aspirations.
Autrement dit :
« Étoffer ces connaissances en éclairant la réalité vécue par les personnes concernées par le chômage ».
Ce travail a débouché sur la publication du livre blanc « PAROLES DE CHÔMEURS », par le collectif « Pour la parole de chômeurs[1] ».
Il vient alimenter le débat public dans la perspective des élections présidentielle et législatives de 2022[2].
Les réponses des participants à l’enquête :
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Mettent en évidence les faiblesses du système actuel de soutien aux chercheurs d’emploi,
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Confirment la vision pas toujours juste de l’opinion publique sur le chômage,
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Manifestent aussi les désirs et les capacités des personnes privées d’emploi.
DES PROPOSITIONS SONT AVANCÉES « POUR FAIRE AVANCER LE DROIT A L’ACCOMPAGNEMENT ET LE DROIT A L’EMPLOI »
Les témoignages des chercheurs d’emploi réunis par les associations solidaires des chômeurs ont débouché sur des propositions.
Les 9 propositions « pour faire avancer le droit à l’accompagnement et le droit à l’emploi » sont les suivantes :
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Changer de regard sur le chômage et les personnes en recherche d’emploi.
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Préparer l’avenir et donner de véritables perspectives aux chômeurs.
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L’accompagnement, un enjeu humain et un soutien dans le recours au droit.
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Porter attention aux questions de santé.
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Créer des emplois au plus près des personnes.
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Diminuer les obstacles liés à la mobilité géographique ou aux capacités de déplacement.
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Fonder le recrutement sur les compétences et les parcours des personnes.
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Adapter l’offre de formation aux réalités territoriales tout en tenant compte des aspirations des personnes.
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Créer des espaces d’interaction territoriaux autour de l’emploi.
Toutes ces propositions doivent être développées pour changer le regard et ouvrir des perspectives nouvelles.
CE LIVRE BLANC CONTRIBUE A APPORTER UNE VISION PRÉCISE DE LA RÉALITÉ, INDISPENSABLE CAR LES DEMANDEURS D’EMPLOI SOUFFRENT DU REGARD DE LA SOCIÉTÉ[3].
Le récent Baromètre de la perception du chômage (3ème volet), une étude de l’Unédic réalisée avec l’institut Elabe[4], traduit « le regard paradoxal des Français sur les demandeurs d’emploi » lié à une méconnaissance des problèmes et de la réalité.
« Les représentations des Français sur les chômeurs se fondent sur une connaissance relative des réalités du chômage, avec une tendance globale à la surestimation du nombre d’allocataires et du taux de chômage, ainsi que du montant moyen de l’allocation chômage. »
« La perception de demandeurs d’emploi « victimes » d’une situation subie plutôt que choisie demeure majoritaire mais un certain soupçon à leur égard progresse : 48% (+3 points) des Français considèrent que la plupart des demandeurs d’emploi ne cherchent pas vraiment à retrouver un emploi. »
« L’Assurance chômage apparaît toujours comme un droit et un bouclier pour protéger contre les évolutions de la société, et bénéficie de l’attachement d’une majorité de Français (63%). »
[1] Le collectif « Pour la parole de chômeurs », composé de 20 associations actives dans l’accompagnement des personnes en recherche d’emploi, a réalisé une enquête entre février et juin 2021 auprès de chercheurs d’emploi afin de recueillir leur parole.
Le collectif « Pour la parole de chômeurs » réunit : Alerte, l’Aco, ATD-Quart Monde, Atout Différence, le Centre de recherche et d’action sociales (CERAS), le Gred La Défense, la Jeunesse ouvrière chrétienne (JOC), le MRJC, le Pacte civique, Démocratie et Spiritualité (D&S), Participation et fraternité, le Mouvement national des chômeurs et précaires (MNC), le Secours catholique (SCCF), les Semaines sociales de France (SSF), Le 7e Lieu, Solidarités nouvelles face au chômage (SNC), Territoires zéro chômeur de longue durée (TZCLD), l’Union nationale des acteurs de parrainage de proximité (UNAPP) et Visemploi.
[2] Les thématiques de cet ouvrage collectif sont les suivantes : « leur situation et la façon dont elles vivent cette période (chapitre 1), le changement de regard nécessaire sur ces personnes actives et non « assistées » (chapitre 2), le chômage vu comme une possible transition permettant de préparer leur avenir (chapitre 3), le besoin de faire évoluer l’accompagnement qui leur est proposé (chapitre 4) et la problématique du manque d’emplois disponibles et accessibles (chapitre 5). »
[3] « Le regard parfois négatif de l’opinion est ressenti par les demandeurs d’emploi qui ont le sentiment d’être dénigrés.
26% (+2) d’entre eux entendent d’autrui qu’ils sont des assistés, et 23% (+2) des paresseux, 25% (+3) se sentent même méprisés au quotidien. Ils font l’expérience régulière de l’inquisition et du soupçon : 46% sont questionnés avec insistance sur leur recherche d’emploi et 45% ne sont pas crus lorsqu’ils affirment rechercher activement un emploi.
A ce regard auxquels sont confrontés entre un quart et la moitié des demandeurs d’emploi, s’ajoute une perception en grande partie erronée de leur vécu : 87% des demandeurs d’emploi se voient comme des personnes persévérantes (seuls 42% des non-demandeurs d’emploi sont de cet avis), 85% comme dynamiques (contre 28%), 80% comme courageuses (contre 38%).
Une majorité d’actifs en emploi pense même que les demandeurs d’emploi ont le sentiment de profiter du système (61%) ou qu’ils doivent s’en sentir dépendants (74%), les demandeurs d’emploi ne partagent pas ces avis (82% d’entre eux considèrent qu’ils ne profitent pas du système et 65% ne s’y sentent pas dépendants).
[4] Baromètre de la perception du chômage terrain réalisé du 31 août au 27 septembre 2021 – Décembre 2021 – https://elabe.fr/wp-content/uploads/2021/12/synthese-barometre-volet-3-vdef.pdf
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