UNE REVALORISATION EXCEPTIONNELLE DES INDEMNITÉS CHÔMAGE DEVRAIT INTERVENIR
Le Conseil d’administration de l’Unédic[1] vient de voter une revalorisation exceptionnelle de +1,9% des indemnités chômage[2], le 24 mars, suite à la demande du Bureau de l’Unédic faite au gouvernement le 21 février 2023[3].
Cette revalorisation exceptionnelle apparait comme un complément de la hausse de 2,9% de juillet 2022.
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Les organisations syndicales ont demandé une augmentation exceptionnelle du niveau de l’indemnisation chômage pour « faire face à l’inflation galopante et la baisse du pouvoir d’achat des demandeurs d’emploi ».
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Le patronat a accepté cette revalorisation, mais en la limitant à hauteur de +1,9%[4].
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Le gouvernement a accepté que cette revalorisation des allocations de l’assurance-chômage soit appliquée de manière exceptionnelle le 1er avril 2023, afin de tenter de calmer les tensions actuelles entre le gouvernement et les organisations syndicales pour tenter de rétablir les relations rompues !
Cette augmentation devrait concerner les demandeurs d’emploi inscrits à Pôle emploi depuis plus de six mois[5].
Elle concernerait de l’ordre de 1,72 million de personnes, soit 76% des allocataires.
12% des bénéficiaires de l’ARE sont quant à eux hors champ et 12% ne seront concernés que par la revalorisation de la partie fixe de l’allocation.
A la fin du 3ème trimestre 2022, selon l’Unédic, l’Assurance chômage indemnisait 2,4 millions de personnes[6].
Cette hausse prendrait effet au 1er avril, sous réserve d’approbation d’un décret par le Conseil d’État[7].
Son coût pour le régime d’assurance chômage serait de l’ordre de 600 millions d’euros sur 2023 et 2024.
Les associations de chômeurs et celles de défense des chercheurs d’emploi considèrent cette augmentation comme insuffisante face à une inflation de l’ordre de 6%, et de 15% matière de produits alimentaires de première nécessité.
Une autre hausse, annuelle celle-ci, reste prévue pour le 1er juillet 2023.
LA DERNIÈRE REFORME DE L’ASSURANCE-CHÔMAGE FAIT L’OBJET DE PLUSIEURS RECOURS.
Les organisations syndicales (CFDT, CFTC, FO, CGT, FSU, Solidaires…) ont déposé des recours auprès du Conseil d’État contre la réforme de l’assurance-chômage, entrée en vigueur le 1er février 2023.
Elle devrait réduire de 25% la durée maximale d’indemnisation des demandeurs d’emploi bénéficiant d’une indemnisation à partir de cette date[8]. Elle serait donc opérationnelle au second semestre.
Les recours devraient au minimum ralentir son application.
LA SITUATION DU CHÔMAGE APPARAIT STABILISÉE DEPUIS 6 MOIS.
En février 2023, Pôle emploi comptait 3,36 millions de Demandeurs d’Emploi « sans emploi » : 3 millions en catégorie A plus 363 000 en catégorie D (formation et CSP), selon la Dares[9].
Tandis que 2,27 millions étaient en contrats courts ou à temps partiel et recherchaient un meilleur emploi.
Pôle emploi compte 6,1 millions d’inscrits.
Sur trois ans (2019/2023), la baisse du nombre des inscrits (-4,1%) repose principalement sur la croissance du nombre de jeunes en cours de contrat d’apprentissage[10].
[1] L’Unédic est l’association paritaire codirigée par les partenaires sociaux qui pilote le régime d’assurance-chômage.
[2] Pour la première fois depuis la création du système d’assurance-chômage, en 1958, l’allocation de retour à l’emploi devrait connaître deux augmentations la même année.
[3] Bureau de l’Unédic du 21 février 2023 : « Compte-tenu du contexte économique, le Bureau a été mandaté par les membres du Conseil d’administration de l’Unédic pour demander au gouvernement une modification exceptionnelle, pour l’année 2023, de la règlementation d’Assurance chômage, lui permettant de décider très rapidement d’une revalorisation supplémentaire des allocations dans un contexte de forte inflation. »
[4] La CGT s’est abstenue. Elle a déploré que le patronat n’ait « pas concédé plus qu’une revalorisation à hauteur de 1,9% en déconnexion totale avec la précarité des privés d’emploi mais, aussi, avec les augmentations des minima sociaux et du Smic ».
[5] Cette revalorisation bénéficiera « aux allocataires présents à la date d’application de la revalorisation et dont la dernière fin de contrat de travail ayant conduit à l’ouverture de leur droit est intervenue au plus tard 6 mois auparavant » -Unédic.
[6] Unédic -28 février 2023 – Ce chiffre était en baisse de 6% par rapport au troisième trimestre 2021.
[7] Cette revalorisation exceptionnelle apparait comme un complément de la hausse de 2,9% de juillet 2022.
[8] « Si le gouvernement persiste à passer de force sa réforme des retraites, il ne faut pas oublier qu’il a usé de la même stratégie, malgré l’opposition unanime de toutes les organisations syndicales, pour réformer l’assurance-chômage » communiqué CGT, FSU et Solidaires.
[9] Dares – Les demandeurs d’emploi inscrits à Pôle emploi – 27 mars 2023
[10] Évolution du nombre des inscrits à Pôle emploi entre février 2020 (avant crise sanitaire) et février 2023.
A | B | C | D | E | B et C | A, B, C | Total | |
Février 23 | 2 996,5 | 811,6 | 1 558,5 | 363,3 | 377,1 | 2 370,1 | 5 366,6 | 6 107,1 |
2019/2023 | -482,3 | 69,6 | 86,6 | 55,1 | 12,6 | 156,2 | -326,1 | -258,3 |
Évolution en % | -13,9% | +9,4% | +5,9% | +17,9% | +3,5% | +7,1% | -5,7% | -4,1% |
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