RECADRAGE DU CONTRAT D’ENGAGEMENT JEUNES
Le ministre du Travail devrait présenter rapidement une nouvelle feuille de route pour le Contrat d’Engagement Jeunes (CEJ)[1].
Il devrait demander un « ciblage encore plus important sur les publics prioritaires ».
Parmi eux, l’accent serait mis, en priorité, sur des jeunes sortis de l’aide sociale à l’enfance, sortis de détention ou qui ont des problématiques d’addiction…
En aout 2023, 124 500 jeunes étaient en CEJ dans une mission locale (68%) et 59 000 étaient à Pôle emploi[2] (32%), soit au total 183 500.
Le chiffre avancé par le ministre pour 2023 est de 200 000 jeunes en CEJ, il reste à confirmer.
LES MISSIONS LOCALES VONT COOPÉRER AVEC FRANCE TRAVAIL
Le nouveau Directeur Général de Pôle emploi (futur opérateur France Travail)[3] a commencé à présenter son projet, lors de l’Assemblée Générale de l’UNML (Union nationale des missions locales) le 12 décembre 2023.
Pour le partenariat entre France Travail et les Missions Locales, ses priorités 2024 pour le contrat d’engagement jeune : développement du lien avec les entreprises et « ciblage encore plus important sur les publics prioritaires ».
La spécificité des ML semble reconnue :
« Les Missions Locales ne rempliront jamais le même rôle que France Travail. Les services aux jeunes ne s’arrêtent pas à la question de l’insertion professionnelle » – le DGFT
Mais « l’autonomie ne doit pas empêcher la coopération », en particulier pour du CEJ qui doit permette de « partager un peu plus l’offre de services ».
UN COMITE NATIONAL POUR L’EMPLOI SERA OPÉRATIONNEL EN 2024
La mise en marche de France Travail a déjà conduit à la mise en place d’un Comité des parties prenantes de France Travail et ensuite :
« La première étape sera d’installer le Comité national pour l’emploi, en janvier ou février 2024 »[4].
Les sujets à traiter et recadrer seront :
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Les critères d’orientation,
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Les référentiels,
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Les outils numériques.
Le délégué général de l’UNML estime pour les Missions locales que :
« Nous sommes reconnus pour notre accompagnement des jeunes et nous avons désormais une place à tous les niveaux de gouvernance ».
Reste bien évidemment à voir le mode de mise en place concret au niveau national, puis au niveau local pour en juger.
Pour développer le « lien avec les entreprises », le ministre du Travail souhaite que les missions locales multiplient les périodes d’immersion en entreprise pour que les jeunes puissent découvrir et tester des orientations professionnelles et développer les parrainages.
Les entreprises devraient idéalement être bien contactées par les structures impliquées : Service public de l’emploi, CCI, CMA et Branches professionnelles.
D’AUTRES CHANTIERS S’AJOUTENT.
Réaliser l’allègement du temps de travail administratif des conseillers des Missions locales ; l’enjeu apparait difficile pour assurer un suivi effectif des heures d’activités obligatoires du CEJ et celles prévues par la réforme pour les demandeurs d’emploi et les allocataires du RSA.
Le changement des outils actuels apparait indispensable.
Mobiliser les Missions locales pour étendre le dispositif « Avenir pro », qui vise à trouver des stages aux lycéens professionnels dans le cadre de la réforme des lycées pro ; Pôle emploi est à ce stade le seul opérateur.
[1] Ses instructions s’appuieront sur les recommandations de l’Igas, du COJ (Conseil d’orientation des politiques de jeunesse) et sur des constats de terrain.
[2] Dares – Poem – novembre 2023.
[3] Thibaut Guilluy a été officialisé à son poste le 12/12/2023. Sa prise de fonction a eu lieu le 21/12/23.
[4] « Les Missions Locales ont un rôle majeur à jouer. Comme acteur essentiel du réseau pour l’emploi, avec une association très étroite à la gouvernance. Pour participer au comité pour l’emploi et pour la construction du patrimoine commun » – Le ministre du Travail.
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