La chute du nombre des embauches dans les mois qui viennent va peser sur l’activité des professionnels de l’emploi et sur les chiffres de retour à l’emploi des chômeurs et d’entrée en emploi des jeunes.
L’INCERTITUDE SUR LA VIE ÉCONOMIQUE VA PLOMBER LES RECRUTEMENTS DES ENTREPRISES.
Avant la décision de reconfinement du 30 octobre, les perspectives des entreprises étaient déjà marquées :
- Par une forte incertitude et,
- Par une grande hétérogénéité selon les secteurs et les fonctions[1].
Le ministère du Travail résumait les choses : « la reprise peine à s’installer ».
Les entreprises employant 38% des salariés prévoyait un retour à l’activité normale d’ici 3 mois représentent (leur nom diminuait après 40% en août). Les entreprises qui ne savaient pas dater le retour à la normale cumulaient 31% des effectifs salariés.
Les pertes d’activité étaient avant tout liées, dans 80% des cas, à une diminution des débouchés des entreprises. Les difficultés, induites par la gestion du protocole sanitaire, diminuaient un peu.
Fin septembre, le retour des salariés dans leur entreprise s’était poursuivi. 70% des salariés travaillaient sur site, contre 55% en août (suite aux retours des congés), mais plus qu’en juin. Ce taux traduisait à la fois une diminution du nombre de salariés en télétravail et de salariés en chômage partiel complet[2].
LE RECONFINEMENT RELANCE UNE PÉRIODE D’INCERTITUDE SUR L’EMPLOI.
Avec le reconfinement pour le mois de novembre, et probablement une période plus longue de trois à quatre mois, une période d’incertitude objective est relancée (voir le projet de loi qui porte le calendrier à fin mars 2021).
Le cumul du télétravail et du chômage partiel va vider les locaux des entreprises.
Le dispositif de chômage partiel est prolongé à la fin de l’année pour tous les employeurs. Le nombre de postes concernés devrait remonter sans que l’on puisse prévoir le niveau.
Il concernera au minimum les salariés travaillant dans le cadre des activités interdites pendant le confinement : bars, restauration, sport, événementiel, spectacles, commerces « non essentiels », etc.
L’injonction du ministère au recours « obligatoire » au télétravail pèse sur l’organisation des entreprises.
LE NOMBRE DES RECRUTEMENTS VA CHUTER AU QUATRIÈME TRIMESTRE.
Il n’incite pas aux embauches compte-tenu des freins aux rencontres de recrutement et à l’intégration des personnes recrutées[3].
Suite à un recrutement, il est généralement difficile de passer directement au télétravail à temps plein, en particulier, pour des jeunes en premier emploi (qu’ils soient diplômés ou non).
Il y aura des embauches pour des postes indispensables à l’entreprise et, évidemment, la concrétisation de procédures engagées, mais le ralentissement est plus que probable.
De nombreuses entreprises ont suspendu les recrutements programmés pour le quatrième trimestre 2020.
[1] DARES – Activité et conditions d’emploi pendant la crise sanitaire Covid 19 – octobre 2020 – Synthèse des résultats de l’enquête flash – 26/10/2020
[2] Le nombre de salariés au chômage partiel en septembre est estimé à 1,1 million (après 1,3 million en août), soit 0,5 million en équivalent temps plein (EQTP).
[3] Intégration des nouveaux collaborateurs.
Pas de commentaire sur “Comment le nombre des recrutements va chuter d’ici fin 2020 ?”